Photo du 26 mai 2024, 96 jours et 1h36 avant le début des Jeux paralympiques de Paris 2024, 61 jours avant l’ouverture des Jeux olympiques. Personne, absolument personne ne s’arrête devant l’horloge en forme de flamme olympique du compte à rebours paralympique ni même n’y prête attention. Un obstacle d’au moins cinq mètres de haut et trois mètres de large à contourner tout en regardant le sol, la Seine, un écran.
Extraits de la presse écrite dans les mois précédant les JO (Aujourd’hui en France, Les Échos, Le Figaro, L’Humanité, Libération, Le Monde, Le Parisien, Le Télégramme, La Tribune Dimanche) :
Les entreprises du tourisme s’organisent pour lutter contre le « JO Bashing ». Réunies au sein de l’Alliance France Tourisme, elles ont décidé d’en prendre le contre-pied en lançant une formation.
Les jeunes incités à s’éloigner cet été ? La préfecture est accusée de pousser associations et mairies à faire partir enfants et adolescents pendant les Jeux olympiques, certains dénonçant une « discrimination ». Elle s’en défend. « On est expulsés de nos logements, on n’a pas trop le choix », constate Lina, étudiante en BTS. Une première vague d’une centaine d’étudiants parisiens quittent leur logement du Crous réquisitionnés durant les Jeux olympiques, avant d’être relogés dans d’autres résidences sociales universitaires de la capitale.
Les prostituées craignent de ne pas pouvoir travailler durant les Jeux. Plusieurs associations et collectifs viennent de publier un rapport sur le travail du sexe dans le contexte des Jeux olympiques et paralympiques de Paris. Selon eux, cet événement serait « instrumentalisé » pour justifier une répression accrue des travailleuses du sexe.
La crainte d’un « nettoyage social » dans les rues de Paris avant les JO. Plusieurs interventions de la police contre des campements de migrants et des abris de SDF ont été organisées ces dernières semaines, constatent les associations de lutte contre la pauvreté, qui dénoncent des « expulsions forcées » qui fragilisent les populations en grande précarité.
Qui veut encore des Jeux olympiques ?
Si j’ai bien compris, il y a des gens qui sont contents d’accueillir les Jeux olympiques en France.
Malgré le succès populaire du relais de la flamme, pourquoi les Français n’adhèrent-ils toujours pas aux Jeux olympiques ?
A cinq mois de l’événement, on a l’impression que la perspective ne réjouit plus personne. Entre le préavis de grève de la CGT, les querelles sur les transports et les travaux dans la capitale, la réquisition des chambres d’étudiants, les activistes du climat qui veulent infiltrer les rangs des volontaires, le prix des billets, le vrai-faux voyage d’inspection à Tahiti, la ministre fragilisée et la dernière polémique sur la rémunération du président du Comité d’organisation, les JO ne sont plus que prétexte à des revendications et règlements de compte en tous genres.
Encombrements et complications diverses, tout le monde, au moins en Île-de-France, va participer, qu’il le veuille ou non.
Problèmes de circulation, pass, dérangements liés au parcours de la flamme, locations non louées, polémique sur Aya Nakamura ou Jul, prédictions catastrophistes.
Les transports, l’angoisse des Franciliens qui veulent fuir la capitale pendant les Jeux olympiques.
Appel à témoignages : vous avez décidé de quitter la région parisienne pendant les Jeux olympiques, racontez-nous.
On aura enfin des étrangers payants, des bons étrangers sonnants et trébuchants qui viendront manger notre pain, nos fromages et prendre notre métro à quatre fois le prix.
En France, comme d’habitude, on a voulu tout inverser. Les Jeux olympiques sont là, en vrac, pour régler les difficultés sociales en Seine-Saint-Denis ou la dégradation des transports franciliens, mettre fin au réchauffement climatique, et relancer des carrières politiques.
Organiser une cérémonie d’ouverture ailleurs que dans le stade olympique est emblématique des places respectives de la politique et du sport dans cette aventure.
« Ras-le-bol ! » : le message d’Anne Hidalgo à « tous ces peines-à-jouir » qui critiquent les Jeux olympiques. La maire de la capitale a dénoncé le « bashing des Jeux ».
Malgré leurs combinaisons en course, verra-t-on sur le podium des nageurs dans la Seine couverts de boutons et de cloques impatients de se précipiter aux toilettes ?
Extraits de la même presse écrite dans les semaines suivant les JO :
Paris est (encore) une fête
Paris superstar.
Paris 2024 : un bilan très positif
Merci pour ces Jeux olympiques, merci à vous, c’était incroyable. Être là encore avec vous, c’est incroyable, merci, merci, merci ! » Paris était encore une fête hier.
Très fier d’être français !
Merci les Jeux.
Merci aux athlètes.
Merci à tous ceux qui se sont battus pour faire de ce rêve une réalité.
À l’issue des Jeux olympiques de Paris 2024, qui ont suscité un engouement sans précédent, bon nombre de spectateurs ont exprimé leur nostalgie sur les réseaux sociaux, dès ce dimanche 11 août.
Une foule nostalgique a fêté une dernière fois ses champions sur les Champs-Élysées. « La nostalgie de ces Jeux sera éternelle » : le blues post JO s’empare des internautes. Il y a des au revoir plus difficiles que d’autres, des pages qu’on a du mal à tourner.
C’est un peu dur que tout s’arrête.
On n’a pas assez profité des Jeux et on l’a regretté, confie Laetitia, pourtant habitante de la capitale.
Accueil Société Symboles, transports, infrastructures… Que restera-t-il des JO de Paris ? Les Jeux olympiques et paralympiques laissent derrière eux un héritage qui devrait modifier la vie quotidienne des Franciliens. « On a gagné dix ou quinze ans », estime Pierre Rabadan, adjoint à la maire de Paris, en charge du sport.
Sécurité et Jeux olympiques : une réussite grâce à d’énormes moyens et beaucoup de pression
Cet été aura été inouï à tous points de vue pour la maire de Paris.
Du côté de la Mairie de Paris, la question de l’accès au sport de cette population demeure une priorité dans les années à venir. Maintenant que le travail de sensibilisation a été effectué durant les Jeux, cette inclusion dans le sport doit se développer… pour tous.
Emmanuel Macron appelle les différentes forces politiques à s’inspirer de ce qu’ont montré les Français pendant les Jeux pour travailler ensemble et tenter la coalition qu’il appelle de ses vœux depuis le résultat des législatives : « Nous avons eu la démonstration que des femmes et des hommes, quelles que soient leurs responsabilités et leurs sensibilités politiques, ont su travailler et mettre leur énergie dans la même direction. Qui pourrait comprendre que l’on sait se prendre la main et se dépasser pour faire réussir les Jeux olympiques et paralympiques, mais qu’on ne peut pas le faire pour répondre aux urgences des Français et bâtir la France ? »
On a mis l’ambiance pendant les Jeux et on continue à la mettre aujourd’hui. C’est vraiment émouvant, Paris est ma ville et je ne la reconnais pas, elle est transformée. Il faut qu’elle reste comme ça.
Je souhaite que l’esprit des JO se maintienne : la bienveillance ; la proximité entre athlètes et foule, entre spectateurs, un partage extraordinaire. Un spectacle magnifique célébrant les valeurs de respect, d’excellence et d’amitié. Accompagner nos athlètes avec tant de passion et d’espoir était un moment de pur bonheur.
Si ces jeux-ci ont réussi à léguer quelque chose, c’est l’inclusion des personnes en situation de handicap et des athlètes paralympiques, trop souvent oubliés.
Les Jeux nous ont simplement présenté une image de nous-mêmes, c’est-à-dire de nous autres humains, radicalement autre que celle que nous offrent la politique et les guerres.
Nous avons des leçons à retenir pour que le pays aille mieux.
Un tour du monde de la solidarité.
Ces extraits ont été compilés cinq semaines après la fin des Jeux olympiques et une semaine après celle des Jeux paralympiques, le dix-sept septembre 2024. Ce jour-là, dans l’après-midi, au moins neuf personnes ont été tuées et plus de deux mille huit cents ont été blessées au Liban après l’explosion de bipers.